La spiruline et les hommes
La spiruline et les hommes

Comme vu précédemment la spiruline est consommée par les populations humaines depuis des siècles et est encore aujourd’hui récoltée dans son état naturel par certaines populations. Elle a été décrite scientifiquement pour la première fois en 1844 en Uruguay par Wittrock et Nordstedt. C’est en 1940 que les scientifiques la redécouvrent sur des marchés africains et l’identifient. En 1960, un industriel directeur de l’usine de soude Texcoco au Mexique (Hubert Urand-Chastel) souhaite se débarrasser d’une substance verte qui prolifère naturellement dans les tubulures de ses machines. Il se rend alors compte qu’il s’agit de spiruline et qu’il est peut-être possible de l’exploiter. Ainsi commencent les premières études scientifiques sur les bienfaits et la culture de la spiruline.
Ces études n’ont cessé depuis de mettre en évidences les effets bénéfiques sur la santé notamment pour lutter contre les carences inhérentes à la malnutrition dans le monde. Ainsi, de nombreuses fermes de spiruline ont vu le jour dans les pays souffrant de malnutrition. Ces régions du monde sont souvent des lieux où le climat ne permet pas de faire une culture variée. La culture de la spiruline permet d’échapper aux conditions locales et de rester indépendant des importations occidentales tout en nourrissant qualitativement la population. De plus, contrairement aux idées reçues, la culture de la spiruline ne requiert que très peu d’eau contrairement à la plupart des grandes cultures agricoles. En outre, les surfaces nécessaires aux besoins d’une personne sont faibles. Ainsi les rendements protéiques par unité de surface ou par quantité d’eau sont très élevés par rapport au grandes cultures classiques (spiruline et environnement).
La culture industrielle

Aujourd’hui, la plupart de la spiruline cultivée dans le monde est produite de manière industrielle. La surface des bassins de ces industries peuvent aller jusqu’à 5 000 m² avec des procédés entièrement automatisés. L’eau utilisée n’est pas ou peu contrôlée et la spiruline est séchée par atomisation (ou spray drying) qui pulvérise la spiruline dans de grandes tours où la température monte à 183 °C. Le produit fini obtenu est une fine poudre de spiruline souvent conditionnée sous forme de gélules et vendue ensuite dans le monde entier. Ce procédé est aujourd’hui controversé car il ne permet pas de conserver les éléments contenus dans la spiruline (certaines vitamines commencent à s’abimer après 42 °C). De plus, la poudre très fine obtenue et beaucoup plus soumise au processus d’oxydation qui libère des composés odorants parfois très gênants pour le consommateur.
La production de spiruline en France est constituée exclusivement de petites fermes (voir Fédération des Spiruliners de France).